Maria Let

Je récupère des diapositives au hasard des rencontres et des lieux. Comme on glane des éléments dans la nature, je glane des morceaux de souvenirs et des moments de vies.   Je soumets ce matériau à un processus de déconstruction/reconstruction, une mutation propre à la vie elle-même. La construction de ces images me donne le pouvoir de moduler la réalité de l’image ; d’en modifier l’époque, l’environnement, les personnages… de la faire appartenir à mon histoire et finalement, à l’histoire de tous. ​ Mon travail relève de trois opérations : la collecte de la matière première, la transformation d’une réalité par l’assemblage et la présentation de l’objectivité du souvenir qui n’appartient plus à personne mais dans lequel chacun se reconnaît. Par mes images, je créer des souvenirs communs que personne n’a vécu et qui mutent selon celui qui les regarde. ​ Le collage dès la petite école pour emmagasiner du savoir qu’il faudra réciter demain. Le collage se suffisant à lui même avec les bandes de scotchs de Gil Joseph Wollman. Les collages de Max Ernst au résultat parfait, avec des bords sans la moindre irrégularité ni aspérité. Le collage comme un lien entre deux mondes avec les tableaux de Martial Raysse. Le collage comme collection au regard des empreintes au scotch de Giuseppe Penone. Les collages de Prévert, de l’ordre du passe temps, drôles, tranchant, sans finitions, parfois sales. Le collage comme on efface pour recommencer comme l’utilise Lewis Trondheim. Les collages de vacanciers à destinations des êtres aimés.