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L’humain est initialement au centre de mon expression artistique. Les signes, les traces, le corps, la question d’une mémoire partagée ont nourri des années de peinture.

Mais actuellement la présence humaine est moins dominante dans mon travail, voire absente, un glissement s’est opéré qui redéfinit cette humanité au sein d’un environnement plus large, animal et végétal : un peu comme une géopoétique (concept dû au regretté Kenneth White)  dans sa version d’art visuel.

J’ai effectué des recherches pour une pratique plus écologique et cherché des « lieux » où le langage artistique invente une autre forme de relation entre l’homme et la nature, où redire le monde avec l’art serait à la fois le regarder en face et le réenchanter.

Tous les mediums m’intéressent; j’ai commencé par la peinture, mais assez vite le volume sous toutes ses formes, les installations, la vidéo ont fait partie de ma pratique et coexisté dans une même exposition, autour d’un thème fédérateur.

Dans mes œuvres actuelles je tente de construire des phrases visuelles, des paysages improbables et composites, de faire des assemblages de matières et de figures et de rester toujours prête à l’inattendu. Parfois ce qui fait sens pour le regard  n’est pas prévu. La série que je présente pourrait s’appeler « où va le monde? »

L’art comme langage, universel, ouvert, libre, non assujetti est plus que jamais une nécessité vitale.